Fièvre Hémorragique Crimée-Congo (FHCC) (24 mai 2024)

publié le 24 mai 2024

Message de la DGAl :

"Bonjour à toutes et à tous,

En octobre 2023 et pour la première fois en France, le virus de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo (FHCC) a été détecté dans des tiques de l’espèce Hyalomma marginatum collectées sur des bovins dans les Pyrénées-Orientales et en Corse.

Le virus de la FHCC est présent depuis de nombreuses années en Afrique, dans les Balkans, au Moyen-Orient et en Asie, et il a provoqué depuis 2016 une dizaine de cas d’infections en Espagne. Aucune contamination humaine n’a été signalée sur le territoire français à ce jour, mais l’extension de l’aire de répartition de la tique et la progression possible du virus qui s’en suit, nous conduisent aujourd’hui à devoir anticiper ce risque.

En se fondant sur les avis de l’ANSES et du HCSP saisis conjointement à l’automne 2023 par la Direction générale de la santé et la Direction générale de l’alimentation, une information des différents publics exposés et la diffusion de recommandations de prévention sont engagées. Des premiers supports d’information à destination du public sont validés (documents ci-joints), et devraient être publiés sur les sites du MTSS et de Santé publique France dans les tous prochains jours.

Les agents du ministère font partie des publics qui peuvent être exposés au risque de FHCC dans le cadre de leurs activités professionnelles et doivent être informés du risque et des modalités de prévention.
Une séance de la formation spécialisée du CSA ministériel a été organisée hier à cette fin.
Une information au plus près des agents doit également être apportée ; les modalités souhaitées sont l’objet de ce message.

Le virus peut être transmis par piqûre de tique, au printemps ou à l’été, dans les départements où les tiques de l’espèce Hyalomma marginatum sont implantées, à ce jour dans les régions Occitanie (Pyrénées Orientales, Aude, Hérault, Gard), PACA (Bouches du Rhône, Var, Alpes maritimes), AURA (Ardèche et Drôme) et Corse.
Je vous demande donc, pour ces régions et départements concernés, de veiller à informer vos agents et prendre en compte spécifiquement le risque de transmission du virus de la FHCC par piqûre de tiques dans votre évaluation des risques professionnels. La mise à disposition de tire-tiques et la sensibilisation à leur utilisation devront en particulier être organisées si ce n’est pas déjà le cas.
Les DRAAF veilleront par ailleurs à la bonne information des responsables des établissements d’enseignement agricole des départements concernés.

Le virus peut également être véhiculé par le sang frais d’animaux virémiques, par inoculation ou par contact avec les muqueuses (yeux, bouche) lors des soins aux animaux, lors de contrôles en élevage, en abattoir ou en atelier de découpe à chaud, ou encore lors de la chasse ou dans les ateliers de traitement de gibier. Ce risque concerne les mêmes régions et départements que cités ci-dessus, mais il peut aussi affecter tout le territoire national, s’agissant notamment des abattoirs de boucherie, via la réception d’animaux en provenance du sud de la France ou d’Espagne.
Je vous demande donc, pour l’ensemble du territoire, de veiller à informer vos agents et à prendre en compte le risque de transmission du virus de la FHCC par le sang d’animaux virémiques dans votre évaluation des risques professionnels, au même titre que d’autres risques zoonotiques véhiculés par le sang des animaux.

Pour vous aider dans ces démarches, vous trouverez ci-joint, sous forme de fiches synthétiques, une évaluation des risques de FHCC pour les différentes catégories d’agents du MASA et voies d’exposition, ainsi que des références utiles en matière de gestion des risques.

Je vous invite enfin à contribuer à la vigilance collective en attirant l’attention des acteurs locaux, susceptibles d’être concernées, sur ce risque émergent et les moyens de sa prévention. Les DRAAF informeront en particulier les opérateurs implantés sur leur territoire et les DD(ETS)PP veilleront en particulier à informer les responsables des abattoirs et des ateliers de découpe à chaud, les responsables des ateliers de traitement de gibier, les vétérinaires et les organisations professionnelles agricoles de leur département.
Un diaporama reprenant les principales données communiquées sur ce risque est également joint à toutes fins utiles (celui présenté aux organisations syndicales du CSA).

Je vous remercie par avance pour votre contribution à notre vigilance collective.

Bien cordialement,
Maud FAIPOUX
Directrice générale de l’Alimentation
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Documents de référence sur la HFCC :